La Femme du Boucher (Marseille)
Le nom du restaurant évoque le titre d’un film dans lequel aurait pu jouer Jean Rochefort ou Philippe Noiret, voire Raimu, pour ceux qui aiment Pagnol. Ça tombe bien : il y a un peu de Pagnol chez Laetitia Visse, qui proclame haut et fort, du haut de sa jeune trentaine : "Je suis née dans le cochon, la crème et le beurre”. Rien de bien marseillais là-dedans (comment ça, pas un poisson à la carte ?) si ce n’est le culot irrésistible qui l’a déjà poussée à publier Les couilles : dix façons de les préparer... Installée dans une ancienne boucherie, cette patronne dynamique formée à l’école Ferrandi de Paris, peut s’enorgueillir d’un parcours sans faute, de belles maisons étoilées en tables bistrotières (Guy Savoy, Alain Dutournier, Cyril Lignac, Olivier Nasti à Kayserberg). Désormais chez elle, Laetitia mitonne une cuisine viandarde, carnassière : savoureuse terrine maison, couilles d’agneau meunière, boudin grillé (et compote de pommes), saucisse, pieds et paquets, etc. Pour rester dans la tendance, on présente une petite carte de vins nature ou élevés en biodynamie. Service décontracté et atmosphère des plus informelles. Délicieusement canaille.
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L'Orphéon (Marseille)
"Les codes de la grande cuisine au cœur d’un quartier populaire" : voilà le crédo vivifiant de cette maison tenue par deux frères natifs du Congo : Hugues Mbenda, le chef (ancien du Taillevent, Apicius, Le Violon d’Ingres et Burgundy à Paris, excusez du peu !) et Eric Mbenda, côté salle, qui assure un service chaleureux et proche du client. Dans l'assiette on trouve une belle cuisine entre tradition et bistronomie, franche et sans esbroufe, où le produit frais est à l'honneur. Quant au cadre, avec sa cuisine ouverte et ses couleurs agréables, il n'en fait ni trop ni pas assez, en parfait équilibre avec ce qui nous est offert dans l'assiette. Logiquement, le succès est au rendez-vous : à la réouverture des restaurants, empressez-vous de réserver.
Gaodina (Aix-en-Provence)
En provençal, "Gaodina" signifie se régaler, se réjouir à table, prendre du bon temps. Ça tombe bien, le cadre, une grande bâtisse du 18ème siècle perdue dans la campagne aixoise, incite au repos et à la dégustation. Passons aux choses sérieuses. Un slogan imprimé en tête de la carte promet une "cuisine responsable, créative et carrément gourmande". Et avouons-le, c’est carrément réussi ! On se délecte ici de recettes méditerranéennes bien tournées, et généreuses. Le chef Yannis Lisseri propose des ingrédients bio, si possible produits à moins de 200 km autour d’Aix en Provence. La terrasse est en partie installée sous un immense marronnier et offre une vue sur la piscine ou les champs voisins. Côté jardin, on joue des codes de la guinguette, avec une cabane transformée en bar, un terrain de pétanque, des tables réparties sur la pelouse… Le service décontracté et informel est parfaitement adapté au lieu. Une adresse comme on les aime.
Illustration de l'article : ©Roxane/Gaodina
